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Au début des années 1930 Ettore Bugatti s’est construit une réputation sans équivalent dans la construction d’autos aux performances exceptionnelles, que ce soit pour la course ou pour la route. Les plus grands pilotes automobiles du monde ont remporté d’innombrables succès au volant des autos de l’usine de Molsheim et ils s’en servaient souvent au quotidien. La réputation de Bugatti s’est notamment faite grâce à sa famille de modèles à moteurs 8 cylindres en ligne, dont la première apparut en 1922 avec la Type 30, d’une cylindrée de 1 991 cc. Le développement de ce superbe moteur, avec son simple arbre à cames en tête et ses trois soupapes par cylindre, se retrouva sur la Type 35 de Grand Prix, la Type 38 de tourisme et la sportive Type 43.
Présentée en 1927, la Type 43 était la version routière de la plus réussie des voitures de Grand Prix de Bugatti, la Type 35. La Type 43 reprend le 8 cylindre 2 262 cc avec compresseur Roots de la Type 35B, installé sur un nouveau châssis similaire à celui de la version Grand Prix. Elle possédait également des roues de Type 35, avec l’imposant radiateur et les freins provenant de la Type 38. Sans surprise, étant donnée sa proximité avec la Grand Prix, la Type 43 rencontra un grand succès en compétition, engagée alors par l’usine et par de nombreux propriétaires privés.
Notre Bugatti Type 43 a été construite sur un châssis récent fabriqué à partir des plans du châssis original. La voiture comporte de nombreuses pièces majeures d’origine Bugatti dont l’essieu avant, l’essieu arrière et la boîte de vitesses. Son moteur a quant à lui été construit par le plus réputé des spécialistes Bugatti français : Laurent Rondoni de Ventoux Moteurs Ingénierie à Carpentras. En tant que spécialiste Bugatti, Rondoni a accumulé de nombreuses pièces avec le temps, dont les pièces nécessaires à la construction d’une Type 43. Evidemment, avec un tel pédigrée, cette Type 43 est plus performante qu’une auto entièrement d’époque. La plaque du châssis est de type « Alsace » conforme à celle d’époque et est numérotée 44366. Elle correspond à une Type 44 marron, vendue neuve au ministre Achille Fould en avril 1928. La plaque a été donnée au propriétaire de la voiture par son ami François Chevalier et provient d’une auto détruite dans le Sud-Ouest de la France. Le châssis a été construit en 1990 pour Laurent Rondoni et possède un empattement conforme à celui d’une Type 43 (2,97 m).
Parmi les pièces mécaniques, l’essieu arrière est un Type 43 d’origine, tandis que la boîte de vitesses provient d’une Type 44 (numéro 255) produite au printemps 1928, un modèle très proche de la Type 43. Elle a été fournie par Brineton Engineering of Walsall, le spécialiste Bugatti anglais le plus réputé. L’essieu avant (numéro 707) provient lui aussi d’une Type 44. Le moteur 2.3 L a été entièrement construit et assemblé par Rondoni dans son atelier à Carpentras. Le moteur a subi une préparation spéciale avec un vilebrequin à 5 paliers dont 3 paliers lisses et 2 sur roulements, ce qui permet si on le souhaite de revenir à un vilebrequin à rouleaux comme l’original. Le compresseur est neuf. L’embrayage est un type Bugatti classique. Le radiateur a été révisé et un radiateur d’huile additionnel a été installé sous le siège passager, comme sur les Bugatti de course. Le réservoir d’essence provient d’une Bugatti de tourisme. La carrosserie en aluminium a été fabriquée en France à la fin des années 1990 par le spécialiste Patrick Barrier. Dans un style torpedo, elle est identique aux trois Bugatti Type 43 qui participèrent au Tourist Trophy d’août 1928. Il n’y a qu’une seule porte (côté pilote) et des sièges de Type 57 S ont été raccourcis pour y être insérés. Le tableau de bord est équipé d’instruments SEV d’origine, d’une horloge Jaeger 8 jours d’époque, d’une pompe Ki Gass et de compteurs de pression fournis par Vintage Restorations en Angleterre. L’auto pèse environ 1 040 kg et est 10 km/h plus rapide que le modèle d’époque, avec une vitesse de pointe d’environ 170 km/h.
Cette auto performante a été construite avec de nombreuses pièces d’origine Bugatti. Entretenue régulièrement chez Ventoux Moteurs, elle est accompagnée de sa carte grise Bugatti française et d’un rapport détaillé compilé par Pierre-Yves Laugier, grand historien spécialiste Bugatti. La voiture a participé à Le Mans Classic en 2004 et 2008, elle est donc éligible pour une nouvelle participation avec son futur propriétaire. Elle est également éligible au Mille Miglia et autres manifestations historiques. Elle sera remise à son acquéreur avec son contrôle technique et une expertise en valeur agréée.
